Défi du Saumurois (49) : retour sur l'atelier d'échanges du 7 avril 2018


Samedi 07 Avril 2018 Défi du Saumurois (49) : retour sur l'atelier d'échanges du 7 avril 2018

Samedi 7 avril 2018, les participants au défi Familles à Alimentation Positive du Saumurois se retrouvent pour échanger sur le lien entre alimentation bio et différentes thématiques : revenu des agriculteurs, avenir de la planète, organisation de son quotidien (courses, cuisine…), production locale…A partir de 4 phrases un peu « choc », les participants partagent, en petits groupes, leurs réactions et points de vue. Ils en font ressortir des idées, destinées à alimenter le débat final, en présence de Violaine, maraîchère bio (EARL Champ des Hérissons) et Michel, producteur de lait, en conversion bio (GAEC de la Croix rouge). Ils viennent tous les deux témoigner de leurs expériences et donner leurs points de vue sur ces phrases, volontairement faites pour provoquer des réactions :

"Je mange local donc je mange sain"

"Vu le prix de la bio, les agriculteurs gagnent sûrement bien leur vie"

"Ce n’est pas en mangeant bio que je vais sauver la planète"

"Manger bio, c’est pour ceux qui ont du temps"

Les apports et les échanges sont riches : de quelle bio parle-t-on ? d’un côté, une agriculture qui s’intéresse à tous ses impacts : environnementaux, sociaux, économiques, qui cherche à être durable et solidaire. De l’autre côté, Violaine, maraîchère, parle d’une bio « business », qui s’intéresse essentiellement au marché et aux opportunités financières qu’elle représente. Selon elle, la bio n’est pas qu’une production ou une alimentation ; c’est un état d’esprit, une éthique. Est-ce que pour avoir une garantie de qualité des aliments, il faut se tourner vers le local ? Un groupe fait part de son point de vue : « ça peut être local mais pollué, tout comme local et bio ». Michel insiste sur le fait de s’intéresser à la traçabilité des aliments que l’on consomme. Il indique que la réglementation bio évolue au niveau européen et invite à la vigilance des consommateurs. Il témoigne également du travail intéressant des organisations économiques de producteurs telle que BIOLAIT, dont il fait partie, qui représente une force de négociation vis-à-vis du marché de la bio. Un autre groupe de participants évoque à plusieurs reprises l’importance de l’information que chacun et chacune doit aller chercher et transmettre. Quant au revenu des agriculteurs bio, Violaine évoque le faible niveau de subvention de l’agriculture bio qui a un impact sur les prix des produits. Elle indique que dans son entreprise il y a 5 salariés, qui entre autres, font le désherbage des cultures quand celui-ci n'est pas mécanisé. Leur salaire est répercuté sur le prix des produits. Un dernier point est abordé : « Ce n’est pas en mangeant bio que je vais sauver la planète ». Comme la légende du colibri* le symbolise, Violaine considère que chacun doit faire à sa mesure et en cohérence avec lui-même. La légende est lue par Marion du GABB Anjou, en guise de conclusion de ce débat, lui-même suivi d’un bio et bon repas partagé !

* légende amérindienne, racontée par Pierre Rabhi, fondateur du mouvement COLIBRIS : L’oiseau colibri cherche à éteindre un incendie de forêt, avec quelques gouttes d’eau transportée dans son bec. Il répond aux autres animaux surpris par ce geste, "qu'il fait sa part".